Ressources en eau

Généralité

Situé en bordure méridionale de l’Afrique de l’Ouest, dans la région intertropicale, la République Togolaise est un pays d’une superficie de 56 600 km2 s’étirant du Nord au Sud sur 600 km et possédant une façade maritime de 50 km sur le golfe de Guinée. Le Togo se situe entre les méridiens 0°20 et 1°50 Est et les parallèles 6° et 11°10 Nord. Il est limité à l’ouest par le Ghana, au nord par le Burkina Faso et à l’est par le Bénin. 

La loi n°2007-011 du 13 mars 2007 portant Décentralisation et liberté locale, introduit une nouvelle politique de décentralisation au Togo, dont les principes tirent leur source de la Constitution de 1992.

Selon cette loi, l’Etat et les collectivités territoriales, dans le respect de l’unité nationale et de l’intégrité du territoire, concourent à l’administration territoriale de la République togolaise, conformément aux dispositions de la constitution. Le territoire national est divisé en collectivités territoriales dotées de la personnalité morale et de l’autonomie financière. Ces collectivités territoriales sont : (i) la Commune ; (ii) la Préfecture et (iii) la Région. La région est une personne morale de droit public dotée de l’autonomie financière. Elle est composée de préfectures. La préfecture est une collectivité territoriale de base dotée de la personnalité morale et de l’autonomie financière. Elle regroupe les habitants d’un espace territorial continu. La commune est urbaine ou rurale. La commune urbaine est composée d’un ou de plusieurs cantons. La commune rurale a pour assise territoriale le canton. Les communes rurales peuvent être érigées en communes urbaines en fonction de leur niveau de développement. Les chefs-lieux de préfectures sont des communes urbaines.

La commune de Lomé est une collectivité territoriale à statut particulier dotée de la personnalité morale et de l’autonomie financière. Elle est dénommée ville de Lomé et divisée en Cinq (5) communes d’arrondissement dotées de la personnalité morale et de l’autonomie financière.

Actuellement, et en attendant la dénomination des collectivités territoriales par la loi, le Togo compte cinq (5) régions qui sont, du Nord au Sud : la région des Savanes, la région de la Kara, la région Centrale, la région des Plateaux, et la région Maritime et, trente-cinq (35) préfectures et 117 communes.

A – Les ressources en eau du Togo

Le Togo dispose des ressources en eau abondantes constituées des eaux pluviales, des eaux de surface que drainent les trois bassins versants du pays (Volta, Mono et Lac-Togo) et des eaux souterraines renouvelables contenues dans les deux formations aquifères de socle et du bassin sédimentaire côtier. Selon l’état des lieux établi en 2005 dans le cadre de la GIRE, la quantité d’eau utilisée reste marginale par rapport au volume total d’eau disponible. Ainsi, de 0,81% en 2002, la proportion d’eau prélevée pour la satisfaction totale des besoins en eau ne passera qu’à environ 2% en 2015.

Les ressources en eau pluviales

Les précipitations sont à l’origine des eaux de surface, courantes ou stagnantes et participent largement à la recharge des aquifères. 

Les ressources en eau pluviales du Togo ne sont pas négligeables bien qu’elles soient inégalement réparties dans le temps et dans l’espace. La présence des Monts du Togo, qui traversent (idéalement) le Togo de part en part, du nord-est au sud-ouest, assure une pluviométrie annuelle comprise entre 2000 mm au centre de la chaîne et 1000 mm de part et d’autre. Au total, le volume d’eau pluviale est estimé à 70 milliards de m3 par an pour l’ensemble du pays, soit 1,2 million de m3 par km2 et par an. Une partie importante de cette ressource est utilisée pour la production de biomasse (végétation et agriculture) et une autre partie est reprise par évaporation directe ou évapotranspiration ; le reste s’infiltre dans les aquifères ou s’écoule à la surface du sol et se concentre dans le réseau hydrographique.

Les ressources en eau de surface

L’hydrographie du Togo est régie par les Monts du Togo qui constituent la ligne principale de partage des eaux : au nord et à l’ouest de la chaîne montagneuse, se trouve le bassin de la Volta s’écoulant vers le Ghana ; au sud et à l’est, les bassins du Mono et du Lac Togo. A l’exception des rivières du nord et de l’extrême nord, tous les cours d’eau relativement importants du pays prennent leur source dans la chaîne des Monts du Togo, lesquels influencent considérablement les régimes hydrologiques.

Les ressources en eau de surface, de l’ordre de 10 milliards de m3 par an en moyenne, ne sont pas négligeables. Géographiquement, elles se répartissent de façon équilibrée entre trois bassins, le bassin de la Volta au nord (47% du territoire et 60% en volume d’eau de surface), le bassin du Mono (35% du territoire et 34% en volume), le bassin du lac Togo (14% du territoire et 6% en volume). En revanche, la répartition des écoulements est, à l’instar de la pluie, plus inégale dans le temps. Les rivières principales sont néanmoins pérennes et les débits des deux cours d’eau les plus importants, l’Oti et le Mono, sont partiellement régularisés, le premier par le barrage de Kompienga situé au Burkina Faso et le second par le barrage de Nangbéto situé en territoire togolais ; d’autres sites potentiels de barrages régulateurs ont été identifiés. Par ailleurs, une partie des écoulements s’accumule de façon naturelle dans les bas-fonds et dans les lagunes ; une autre partie est retenue artificiellement par des retenues collinaires.

L’eau de mer elle-même, dont le Togo dispose à volonté, peut devenir une ressource exploitable par dessalement. A cet égard, l’évolution rapide des techniques de dessalement au cours des dix dernières années conduit non seulement à une maîtrise grandissante des technologies mais également à un coût de production (coûts d’investissement et d’exploitation) en baisse constante, de l’ordre de 1 dollar EU par m3.

Les ressources en eau souterraines

Les ressources en eau souterraines au Togo sont emmagasinées dans deux  grandes formations aquifères que sont les formations de ‘‘socle’’ (94% du territoire national) et celles du bassin sédimentaire côtier (6%). Les débits disponibles dans le socle restent modestes comparés à ceux des formations du sédimentaire côtier. Par contre, les quantités emmagasinées y sont beaucoup plus considérables : les ressources renouvelables en eau souterraines présentes dans les aquifères du socle sont estimées à 8,7 milliards de mètres cube par année, alors qu’elles ne seraient que de 620 millions de mètres cube par année en terrain sédimentaire côtier. 

Pour l’ensemble du pays, le volume total des ressources en eau souterraines renouvelables est de l’ordre de 9,32 milliards de mètres cube par an.

Les zones humides

Les zones humides sont des espaces de transition entre la terre et l’eau. Maritimes ou continentales, de plaine ou d’altitude, chacun est en mesure de fournir des exemples de zones humides inspirés par son environnement quotidien. Bord de mer, étang, marais ou marécage pour l’un, tourbière, forêt alluviale ou prairie inondable pour l’autre, la zone humide est plus facile à décrire qu’à définir. Les zones humides englobent toutes les zones inondables en période de hautes eaux situées le long des cours d’eau. Ces zones, souvent étendues et situées en aval du réseau hydrographique le long des cours d’eau principaux, sont à distinguer des ‘bas-fonds’, zones humides plus étroites généralement situées en amont des réseaux hydrographiques. 

Bien des experts se sont interrogés pour en donner une définition, mais la réponse est affaire autant de bon sens que de connaissance.

Ainsi on peut entendre par zone humide les terrains exploités ou non, habituellement inondés ou gorgés d’eau douce, salée ou saumâtre de façon permanente ou temporaire ; la végétation, quand elle existe, y est dominée par des plantes hygrophiles pendant au moins une partie de l’année.

Les zones inondables du Togo sont inventoriées dans le Répertoire des Zones Humides d’Afrique préparé en 1992 par L’Union Internationale de Conservation de la Nature (UICN), le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE) et le Comité Mondial de Surveillance Continue de la Conservation de la Nature. 

Les zones humides peuvent permettre une alimentation en eau douce en même temps qu’elles apportent des sols fertiles. Dans les zones d’élevage, elles sont souvent exploitées pour l’alimentation et l’abreuvement du bétail. Elles peuvent donc jouer un rôle important dans l’économie d’un bassin hydrographique et dans les zones côtières. Elles constituent cependant des écosystèmes fragiles qu’il y a lieu de protéger en empêchant de les livrer à une exploitation anarchique, destructrice de la flore et de la faune qui les abritent. Au Togo, les grandes zones humides des bassins hydrographiques sont dans la majorité des cas des zones protégées, parcs naturels ou réserves. La conservation des écosystèmes aquatiques a fait l’objet de la Convention de Ramsar, à laquelle le Togo a souscrit en même temps que 15 autres pays africains.

Dans la zone côtière, il existe des lagunes entourées de marais et de zones d’inondations saisonnières. Dans les zones montagneuses et sur les plateaux du centre, les plaines d’inondation des cours d’eau sont souvent très étroites (25 à 50 m de large au maximum). En revanche dans le nord du pays, elles sont plus étendues. La superficie totale des zones humides est estimée à 125 000 ha. 

B – Qualité des eaux

Le Togo dispose des ressources en eau abondantes constituées des eaux pluviales, des eaux de surface que drainent les trois bassins versants du pays (Volta, Mono et Lac-Togo) et des eaux souterraines renouvelables contenues dans les deux formations aquifères de socle et du bassin sédimentaire côtier. Selon l’état des lieux établi en 2005 dans le cadre de la GIRE, la quantité d’eau utilisée reste marginale par rapport au volume total d’eau disponible. Ainsi, de 0,81% en 2002, la proportion d’eau prélevée pour la satisfaction totale des besoins en eau ne passera qu’à environ 2% en 2015.

  • Eaux souterraines
Eaux du ‘‘socle’’

A de très rares exceptions près, les eaux souterraines des roches du socle sont peu minéralisées. Localement, elles peuvent être de qualité médiocre en particulier dans les régions Centrale, des Plateaux et Maritime où les teneurs en fer et en nitrate peuvent être très élevées.

Eaux du bassin sédimentaire côtier

Les eaux de l’aquifère du Quaternaire sont faiblement minéralisées. La résistivité est élevée 2000 à 5000 Ohm/cm. Le pH varie de 6 à 7. Le faciès chimique est du type bicarbonaté calcique passant à un type bicarbonaté sodique au contact des eaux salées chlorurées sodiques. Les eaux sont faiblement sulfatées. La teneur en fer est élevée (0,5 à 2,6 mg/L). 

Les eaux du Continental Terminal en bordure nord ont un faciès chimique du type bicarbonaté sodique et une résistivité comprise entre 1000 et 1500 Ohm/cm. En bordure sud, elles ont un faciès chimique du type bicarbonaté calcique à sodique au contact des eaux salées. Le pH inférieur à 6 caractérise des eaux agressives. La résistivité moyenne est supérieure à 2000 Ohm/cm. Autour de Lomé, elles sont bicarbonatées calciques passant à bicarbonatée sodique vers l’est. La résistivité est élevée (2000 à 8000 Ohm/cm à l’est) caractérisant une eau peu minéralisée. Vers l’est, la résistivité chute à moins de 1000 Ohm/cm. La concentration en chlorure de sodium diminue d’ouest en est (de 80 à 60 mg/L au maximum). Leur qualité chimique est fortement influencée par l’intrusion des eaux marines en particulier dans la zone de Lomé. Leur concentration en chlorures atteint plus de 700 mg/L à Cacaveli et plus de 1000 mg/L au niveau de Lomé 2. Leur contamination bactériologique est fréquente. Les teneurs en nitrates peuvent être excessives.

Les eaux de l’Eocène sont bicarbonatées calciques avec un pH voisin de 7. La concentration en NaCl est de 60 mg/L.

Les eaux du Paléocène sont bicarbonatées calciques et polluées par des eaux chlorurées sodiques dans des zones situées près de la faille de Segbé -Vogan. Leur résistivité est relativement faible (1100 à 1700 Ohm/cm). Le résidu sec est de 400 à 500 mg/L avec un pH de 7,4. La concentration en NaCl est de 60 mg/L. Les chlorures atteignent 600 mg/L à Tokoin et 780 mg/L à Lebé et Abobo près du lac Togo et du Zio au contact du front salé.

Les eaux du Maestrichtien ont un faciès chimique du type bicarbonaté calcique. Elles sont très peu minéralisées. Le résidu sec n’excède pas 130 mg/L. La teneur moyenne en NaCl est de 20 mg/L. Leur résistivité est supérieure à 3000 Ohm/cm (jusqu’à 8000 Ohm/cm à Tabligbo) mais elle chute à moins de 2000 Ohm/cm à l’approche du Mono. Ces eaux sont neutres à légèrement acides. 

  • Eaux de surface

Bien que le pays ne dispose pas de statistiques sur la qualité des eaux de surface, on constate leur dégradation de façon alarmante. Cette dégradation est liée : 

  • à l’insuffisance dans l’observation des règles d’hygiène dans les établissements humains où les eaux sont principalement polluées par la défécation sauvage même aux abords des points d’eau et à la mauvaise gestion des ordures ménagères et des eaux de pluie ;
  • aux activités industrielles qui génèrent des effluents bruts déversés dans les cours d’eau ;
  • aux activités de la pêche par l’utilisation de pesticides naturels et de synthèse ainsi que d’explosifs ;
  • aux activités d’élevage, à l’abreuvage et à la pâture des animaux qui divaguent dans les lits des cours d’eau en période d’étiage ;
  • aux activités agricoles par l’utilisation des engrais et des pesticides qui, lessivés par les eaux courantes se retrouvent dans les cours d’eau ;

La situation est des plus alarmantes pour les cours d’eau qui drainent le grand bassin cotonnier qui reçoit la plus grande partie des engrais et pesticides importés au Togo. Le pays ne dispose pas de statistiques sur la qualité des principaux réservoirs d’eau de surface, mais il est bien connu que le système lagunaire comprenant les deux lagunes de Lomé, le lac Togo et le lac Zowla est totalement eutrophe et nécessite aujourd’hui d’importants investissements d’assainissement.

La côte togolaise abrite la grande majorité des industries (90%) et des services. Les eaux usées y sont généralement rejetées dans la nature sans traitement préalable ce qui entraîne la pollution des rivières et des sols. En particulier, suite à l’intensification des activités industrielles et du trafic dans la zone portuaire et le long de la côte, la pollution marine et côtière devient de plus en plus inquiétante. Cette pollution est très variée tant au niveau des sources de pollutions qu’au niveau des provenances et des polluants. 

C – Source de mobilisation des eaux dans les centres urbains en exploitation par la TdE

CENTRES URBAINS  SOURCE DE MOBILISATION DES RESSOURCES EN EAU
1 Lomé Eau souterraine
2 Aného Eau souterraine
3 Tsévié Eau souterraine
4 Vogan Eau souterraine
5 Tabligbo Eau souterraine
6 Kévé Eau souterraine
7 Kpalimé Eau de surface
8 Atakpamé Eau de surface
9 Amlamé Eau de surface
10 Badou Eau de surface
11 Notsé Eau souterraine
12 Anié Eau de surface
13 Tohoun Eau souterraine
14 Elavagnon Eau souterraine
15 Danyi Eau de surface
16 Agou Gadzépé Eau de surface
17 Bafilo Eau de surface
18 Sokodé Eau de surface
19 Sotouboua Eau souterraine
20 Tchamba Eau souterraine
21 Bassar Eau souterraine
22 Kara Eau de surface
23 Pagouda Eau de surface
24 Niamtougou Eau de surface
25 Kanté Eau souterraine
26 Kouka Eau souterraine
27 Blitta Eau souterraine
28 Djarkpanga Eau souterraine
29 Tandjouare Eau souterraine
30 Gando Eau souterraine
31 Dapaong Eau de surface
32 Mango Eau de surface

Contact

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Lomé-Togo;

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